Des emplois pour les femmes dans la technologie
C’est un message de Catherine Ladousse, publié par le Laboratoire de l’Egalité le 22 mars 2017.
L’urgence de féminiser le secteur de la technologie ne fait plus de doute. On compte aujourd’hui à peine 15% d’étudiantes dans le numérique, en France et en Europe. C’est pourquoi, en pleine campagne présidentielle, les appels se multiplient, comme celui que nous venons de publier avec Claudine Schmuck et Thaima Samman dans Les Echos, soutenus par près de 40 réseaux et associations engagés pour l’égalité et la mixité des métiers, ou les 17 propositions des associations de femmes ingénieures et scientifiques.
Une prise de conscience forte de l’urgence
Alors que l’industrie high-tech est en pleine croissance, avec des prévisions de création d’un million d’emplois en Europe à court terme, les femmes y restent très minoritaires. Les efforts conjugués des secteurs public et privé sont le signe d’une prise de conscience forte de l’urgence. Lutter contre la désaffection des femmes pour ces métiers et les difficultés à les retenir est devenu une priorité. Travaillant depuis plus de 20 ans dans l’industrie technologique, c’est devenu pour moi un engagement fort, dans le cadre de mon entreprise, Lenovo, comme dans celui du Cercle InterElles que j’ai co-fondé il y a 16 ans, et qui regroupe aujourd’hui 13 réseaux d’entreprises du secteur scientifique et technique.
On doit toutefois se réjouir des initiatives concrètes des pouvoirs publics, entreprises, associations et réseaux de femmes et d’hommes qui s’engagent pour une véritable égalité de choix de carrière et de vie entre les femmes et les hommes. Citons notamment la signature du Plan mixité dans le numérique par trois ministères (Education, Droits des femmes et Numérique), la campagne « Sexisme Pas notre Genre » lancée, avec de nombreuses associations, par le Ministère en charge des Droits des femmes; les programmes mixité des entreprises du secteur technologique et scientifique qui rivalisent pour attirer les talents de femmes, comme la campagne digitale de recrutement de femmes, réalisée par Lenovo, ou les solutions concrètes proposées par les réseaux du Cercle InterElles qui vient de tenir son 16ème Colloque annuel sur le thème « Changeons les codes ; de nouvelles voix pour de nouvelles voies de réussite ».
L’impatience et la vigilance sont de règle
Notons aussi l’intérêt croissant pour la question de la place des femmes dans le numérique dans de grands événements comme « VivaTech » qui s’est donné pour objectif d’avoir 40% d’intervenantes dans son édition 2017, ou le « Mobile World Congress » qui a programmé pour la 1ère fois une conférence sur ce sujet.
Si certains signaux sont au vert, l’impatience et la vigilance sont de règle, car les progrès restent lents. Force est de constater qu’il y a encore beaucoup de verrous à faire sauter avant d’arriver à la mixité et la parité auxquelles aspirent les femmes… et les hommes. Le rôle de toutes les associations comme le Laboratoire de l’égalité, engagées pour les droits des femmes, est clé. Qu’elles soient remerciées. Si, comme le disait Laurence Rossignol dans son interview au colloque d’InterElles, « être féministe c’est lutter avec optimisme », soyons optimistes ! Continuons à nous mobiliser pour que, dans ce secteur comme partout, les femmes participent à parité avec les hommes à la croissance de la société et décident en toute liberté de leur avenir.
Accéder à l’ensemble des actualités