Les réseaux
Voici un retour d’expérience utile sur les facteurs-clés de succès et les menaces qui pèsent sur les réseaux de femmes dans nos entreprises.
Voici les éléments importants que nous avons identifié, et que nous vous invitons à prendre en compte si vous montez un réseau, ou faites partie d’un réseau.
En résumé : le réseau est ce que chacune d’entre nous y apporte…
FACTEURS CLES DE SUCCES DES RESEAUX DE FEMMES
Etat d’esprit global
- Rester ou redevenir simples : on n’a pas que ça à faire non plus !!!! Il faut donc savoir ne pas monter des usines à gaz et rester concrètes. Nous sommes là avant tout pour construire la solidarité, nous offrir des espaces de convivialité, et partager nos expériences.
- Prendre son temps, être patient, et accepter les évolutions cycliques du réseau : on n’est pas aux pièces, et d’autant moins qu’on a au moins 50 années de cultures d’entreprise assez masculines à faire évoluer
- Think global, act local : ce sont les actions concrètes et locales qui payent, pas la remise en cause directe des grandes politiques RH des entreprises
- Maîtriser sa communication : il faut communiquer autant que possible, mais toujours à bon escient et sans se disperser, à la fois en interne au réseau (actions, grandes manifestations, etc.) mais aussi et surtout hors du réseau (dirigeantes, hommes etc.).
D’un point de vue pratique
- Avoir un sponsor à la tête de l’entreprise, de l’unité (féminin mais aussi masculin idéalement) : à tous les niveaux il faut trouver des appuis, mais surtout aux plus hauts niveaux, bien sûr, en mesure de supporter mais aussi d’entraîner le réseau.
- Soigner les partenariats avec les institutions de l’entreprise déjà en place : RH (diversité, mobilité, gestion de carrière, etc.) et communication notamment (pour un appui professionnel sur la diffusion des messages du réseau)
- Fixer des objectifs clairs au réseau tout en restant souple sur les actions : il faut afficher une ligne de conduite partagée par tous les membres. On pourra ainsi rédiger une charte de fonctionnement du réseau, tout en étant prêtes à la revoir tous les ans. Elle servira de cadre aux actions du réseau : objectifs, processus d’adhésion des membres, organisation, etc.
- Bâtir un plan d’action annuel, dont on fera le bilan en fin d’exercice, pour être crédible.
- Officialiser un minimum le rôle des femmes impliqués dans des postes-clés du réseau : il faut identifier une équipe, concrétiser l’implication que cela demande, et notamment par exemple fixer les durées de mandat dans les instances décisionnaires et opérationnelles du réseau (durée idéale aux postes-clé : 18 mois).
- Avoir si possible en particulier une personne qui peut dégager du temps pour animer le réseau et de préférence à un niveau hiérarchique suffisant pour gagner du temps et disposer de suffisamment de contacts a priori.
- Plus on est de fous, plus on rit : c’est le nombre qui fait la force, il est important qu’on soit nombreuses pour étaler la charge des activités du réseau et partager toutes les idées. Si possible, il faut que les volontaires dans le réseau soient à des niveaux hiérarchiques et dans des postes de travail à souplesses et rythmes différents pour éviter les goulets d’étranglement liés à nos charges de travail.
- Organisation du pilotage du réseau : monter des binômes dirigeante + « doer »
- Savoir intégrer les hommes dans les actions et les réflexions en cours (vive les nouvelles générations qui ont l’air plus ouvertes d’esprit !!!)
- Disposer d’un outil de partage de l’info (intranet) si cela est bien intégré dans la culture de l’entreprise
LES PRINCIPALES MENACES QUI PESENT SUR LES RESEAUX DE FEMMES
Les réseaux de femmes sont fragilisés par :
- L’image qu’ils véhiculent : les a priori sont nombreux et majoritairement négatifs
- Les préjugés et autres comportements inconscients qui détruisent très rapidement notre bonne motivation : mesdames, souhaitons-nous bonne chance !!!
- Le fait que chacune d’entre nous est dépositaire de l’image de toutes : il suffit d’une parole malheureuse sortie de son contexte, pour que nos collègues embrayent sur les amalgames faciles et décrédibilisent toutes les autres, malheureusement
- Les changements de postes des dirigeants : on a aussi vite fait de perdre un sponsor que d’en gagner un
- Les temps morts du réseau quand personne n’est disponible : on risque la perte de l’info, la démotivation, l’arrêt pur et simple de certaines actions (d’où l’intérêt d’un outil de partage des informations)
- La difficulté qu’il y a à sortir les femmes de leur quotidien pour les entraîner dans l’aventure
- Les différences de positionnement qu’il peut y avoir entre les femmes elles-mêmes, et qui peuvent nuire au réseau : la solidarité est essentielle. Or, les femmes sont capables de faire de l’autodestruction de réseau, probablement par manque de maturité sur ces types de structure (contrairement aux hommes qui règlent leurs comptes personnels sans pour autant mettre en péril leur réseau)