Simone Veil
C’est avec beaucoup d’émotion, de tristesse que nous apprenons aujourd’hui la disparition de Simone Veil. C’est aussi avec beaucoup de tendresse, d’affection et de reconnaissance que nous garderons le souvenir de celle qui donna leur liberté aux femmes. Ministre de la Santé, elle fit en effet voter le 17 janvier 1975 une loi dépénalisant l’avortement à une Assemblée Nationale masculine, en partie hostile et parfois haineuse.
« Je n’imaginais pas la haine que j’allais susciter » confia-t-elle par la suite. La haine pourtant, elle l’avait déjà rencontrée dans sa plus effroyable expression, sans jamais y céder en retour. Puisque celle qui fut déportée à l’âge de 16 ans, dans des camps où son père, sa mère et son frère laissèrent la vie, ne songea dès sa libération en 1945 qu’à la réconciliation avec l’Allemagne et à la construction de l’Europe.
Européenne convaincue, Simone Veil avait été élue première Présidente du nouveau Parlement européen en 1979. Réélue en 1984 et 1989, elle siègera au Parlement jusqu’en 1993.
Cette femme courageuse, déterminée, combattive, qu’on a dit autoritaire parce qu’elle avait du caractère, n’oublia jamais la douleur du monde. Elle sut aussi, comme le montrent tous les documents filmés, être une femme belle, aimante, joyeuse et tendre. Elle est pour nous une leçon de vie.
Pour avoir écrit une page de l’histoire des femmes, elle mérite d’entrer au Panthéon. Vous pouvez signer ici une pétition le demandant.
Sur cette photo, on la voit à l’Assemblée Nationale le 26 novembre 1974 délivrer son discours historique en faveur de l’IVG.